Spiritualité et abondance matérielle : briser le mythe de l’incompatibilité

Spiritualité et abondance matérielle : briser le mythe de l’incompatibilité
Dualité
"Ce n’est pas parce que vous avez des aspirations spirituelles que vous devez renoncer au confort et au plaisir." – Deepak Chopra

Dans mon dernier article, j’ai partagé mon expérience sur le douloureux chemin de l’éveil. Ce parcours est bien souvent perçu comme une ascension vers la sérénité, alors qu’il est en réalité semé de doutes et de déconstructions. Aujourd’hui, je veux briser une autre idée reçue : celle qui oppose la spiritualité au bien-être matériel.

Une croyance limitante bien ancrée

Pendant longtemps, j’ai ressenti un véritable conflit intérieur. D’un côté, j’étais fascinée par la spiritualité : la méditation, les grands questionnements sur la vie, la mort, l’univers, le bien et le mal. J’aimais découvrir les grandes religions monothéistes, explorer leurs similitudes, leurs divergences et leur impact sur les sociétés. Je me passionnais aussi pour les mythologies grecques, romaines, mayas et égyptiennes, toutes ces histoires qui ont façonné la vision du monde de tant de civilisations.

Mais d’un autre côté, j’avais des désirs matériels qui me semblaient incompatibles avec cette quête : voyager en business class, séjourner dans des hôtels de luxe, profiter de spas, de massages, de soins esthétiques. Pour moi, être spirituel signifiait renoncer à ces plaisirs, vivre dans la frugalité et le minimalisme extrême. Dans mon éducation, la foi était souvent associée à la simplicité et au sacrifice. L’idée qu’une personne pieuse puisse aussi vouloir prospérer matériellement était presque impensable.

Cette croyance limitante m’a longtemps fait culpabiliser. Comme si vouloir être riche et à l’aise dans ma vie était un signe d’égoïsme ou d’avidité, et donc incompatible avec la spiritualité. Mais en réalité, cette opposition est une construction sociale, et non une vérité universelle.

Mon parcours personnel : entre foi et désillusion

Je viens d’une famille catholique pratiquante. Quand j’étais petite, mes parents nous emmenaient à la messe tous les dimanches. J’étais sincèrement attirée par la religion, au point d’avoir, à un moment, voulu devenir nonne. J’aimais l’idée de dévotion, de service, de connexion avec quelque chose de plus grand que moi.

Mais après mon passage chez les bonnes sœurs au collège et ce qui m'est arrivé ensuite, j’ai vite déchanté. Je me souviens avoir prié et demandé à Dieu : "Pourquoi m’envoies-tu uniquement tes démons alors que tout ce que je voulais, c’était te servir dans l’amour ?"

Cette crise de foi a perduré, tellement que je me demande si ce n’est pas elle qui a fini par provoquer ma véritable crise de foie. Un jour, je me suis réveillée avec des plaques urticantes sur tout le corps, gonflées, dures et qui me grattaient horriblement. Après analyses, on m’a diagnostiqué une hépatite B chronique et une nécrose du foie, avec comme scénario possible une cirrhose avant mes 40 ans. J’avais 19 ans à l’époque, et je ne savais même pas ce que signifiait "nécrose" ni "cirrhose".

Mon rejet de la religion catholique n’avait fait que grandir, mais mon besoin de comprendre les grandes questions existentielles, lui, restait intact. Je me suis intéressée à d’autres croyances, d’autres systèmes de pensée, cherchant des réponses ailleurs, explorant tout ce qui pouvait nourrir mon besoin de compréhension du monde et de moi-même.

La société et le besoin de nous mettre dans des cases

Nous vivons dans un monde qui adore les étiquettes. Si tu es spirituel, tu dois être détaché des biens matériels. Si tu aimes le luxe et le confort, tu es superficiel. Ces cases nous limitent et nous enferment dans des choix qui ne sont pas les nôtres.

Pourtant, plusieurs figures spirituelles influentes montrent qu’il est possible d’allier quête spirituelle et prospérité matérielle. Deepak Chopra lui-même, grand défenseur du bien-être et de la spiritualité, ne cache pas son mode de vie confortable. Eckhart Tolle, connu pour ses enseignements sur la pleine conscience, vit dans un cadre agréable, loin de la frugalité extrême. Même des figures spirituelles plus anciennes comme les souverains-philosophes de l’Antiquité, ou certains maîtres spirituels orientaux, n’étaient pas déconnectés du monde matériel.

Mais pourquoi ne pourrait-on pas être à la fois en quête de sagesse et en recherche de plaisir sensoriel ? Pourquoi faudrait-il choisir entre le spirituel et le matériel ?

Se libérer du besoin de validation

Comme pour le syndrome de l’imposteur, cette culpabilité se dépasse de l’intérieur.

Se libérer du besoin de validation signifie comprendre que nous avons le droit de définir notre propre rapport à la spiritualité et à la réussite. Il n’existe aucune règle universelle dictant que l’on doit souffrir ou se priver pour être une personne spirituelle. Chacun trouve son propre équilibre, et l’important est d’être aligné avec soi-même.

Ce qui compte, ce n’est pas à quoi ressemble ta vie de l’extérieur, mais ce que tu ressens à l’intérieur. Si prendre soin de toi, voyager confortablement et profiter des plaisirs du monde te permet de rayonner et d’être une meilleure version de toi-même, alors pourquoi t’en priver ?

Écris ta propre histoire

L’éveil spirituel ne signifie pas renoncer à tout, mais apprendre à choisir en conscience ce qui résonne vraiment avec toi. Il n’y a pas de règles, pas de cases à cocher.

Fais ce qui te rend heureux, ce qui t’aligne, et surtout, écris ta propre histoire.

Et toi, as-tu déjà ressenti ce conflit entre spiritualité et plaisir matériel ? Comment as-tu trouvé ton propre équilibre ? N’hésite pas à partager ton ressenti en commentaire !