Se reconnecter au féminin sacré : une guérison par le vivant

Se reconnecter au féminin sacré : une guérison par le vivant
Harmonie entre nature, beauté et musique. Image générée par IA
"La nature fait les choses sans se presser, et pourtant tout est accompli."
Lao Tseu

On entend de plus en plus parler du "féminin sacré" ou de "l’énergie féminine", mais sans toujours comprendre ce que ça veut dire concrètement. Ces termes peuvent paraître flous, spirituels, presque ésotériques… et pourtant, ils parlent de quelque chose de profondément réel et universel.

Le féminin sacré, ce n’est pas une mode, ni un courant réservé à une élite perchée ou à des femmes en robe blanche qui dansent au clair de lune. C’est une mémoire collective, une fréquence oubliée, une manière d’être au monde qui existait bien avant que notre société moderne ne glorifie la performance, la rationalité, la vitesse et le contrôle.

Quand on parle d’énergie féminine, on parle d’une polarité présente en chacun de nous — homme ou femme — mais que les femmes incarnent de façon plus naturelle. Elle se manifeste par :

  • l’accueil (plutôt que l’initiative),
  • le ressenti (plutôt que l’analyse),
  • le cycle (plutôt que la linéarité),
  • la création (plutôt que la construction),
  • la connexion au corps (plutôt qu’à la tête),
  • l’intériorité (plutôt que l’extériorité).

L’énergie féminine, c’est celle qui sait être plutôt que faire, qui sait écouter, laisser mûrir, qui crée, nourrit, répare, relie, sans chercher à prouver.

Le féminin sacré, lui, est cette énergie féminine reconnue, honorée et vécue en conscience. C’est le moment où tu décides de revenir à toi, à ce qui est fluide, doux, lent, mais aussi incroyablement fort. C’est ce féminin qui soigne, qui ressent, qui voit sans parler, celui qui sait qu’il n’a pas besoin de conquérir pour transformer.

Pendant longtemps, on a valorisé uniquement l’énergie masculine : avancer, agir, décider, produire, trancher. Et cette énergie est nécessaire, bien sûr. Mais quand elle est seule aux commandes, elle nous épuise, nous coupe, nous assèche.

C’est ce que moi, j’ai vécu. J’étais dans l’action permanente, dans l’hyper-efficacité, dans l’énergie masculine à l’état brut, celle qu’on développe pour survivre dans un monde qui valorise la performance, la vitesse, la maîtrise. Je pensais que c’était ça, être forte. Mais je me coupais de ma vraie force : celle qui sait recevoir, ressentir, créer, laisser pousser, soigner.

Et pourtant, ma fille — qui est mon miroir et qui m’enseigne énormément de choses sur moi-même — avait tenté de me le faire comprendre avec ses mots, et avec la maturité de son âge.
Un jour où elle ne se sentait pas bien, je me suis assise près d’elle et je lui ai passé de l’huile en massage pour la soulager.
Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas fait, parce que ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas été malade, mais aussi parce qu'à cette époque, je voyageais beaucoup pour le travail.

Et pendant que je la massais, elle m’a dit :
« Maman, je préfère quand tu es comme ça. »
Je lui ai demandé : « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »
Elle m’a répondu :
« Quand tu es maman, pas quand tu es stressée par ton travail. »

À ce moment-là, j’ai pensé qu’elle avait peut-être simplement besoin de plus d’attention de ma part.
Mais aujourd’hui, je comprends que son message était bien plus profond.
Cette vision de la maman qu’elle a, c’est celle de la femme qui prend son temps,
qui s’assoit tranquillement, qui soigne.
Intuitivement, elle voulait que je retrouve mon énergie féminine.

Le féminin sacré, je l’ai redécouvert non pas dans un stage ou un livre. Mais en revenant au vivant. En revenant à moi. En m’asseyant. En respirant. En observant mes plantes.

Elles m’ont montré ce que c’est que d’être, simplement. Elles n’ont pas besoin d’être productives tous les jours. Elles ont des cycles. Elles se replient, elles poussent, elles meurent, elles renaissent. Et elles le font sans se juger.

Je sais que ça peut sembler dérisoire mais en les observant, j’ai compris que j’avais moi aussi le droit de ralentir. Que prendre soin de quelque chose de vivant, c’était aussi prendre soin de moi. Que cultiver, arroser, nettoyer, réorganiser, c’était une manière d’honorer la vie — et mon propre corps.

Ce lien avec le végétal m’a reconnectée à une beauté plus instinctive. Plus intérieure. Pas comme une performance à livrer, mais comme une fréquence à habiter. J’ai commencé à avoir envie de douceur. De courbes. De matières naturelles. D’espace. De silence. De sensualité pure, non sexualisée.

Et plus je me connectais à cette vibration, plus je ressentais l’appel d’un nouveau monde. Un monde où l’on avance avec le cœur, pas avec les coudes. Un monde où la puissance ne fait pas de bruit. Un monde où la femme n’a pas besoin d’imiter l’homme pour exister.

j'ai cette scène en tête de moi dans mon jardin exotique écoutant du violon. Le violon est un instrument qui vibre au niveau de mon cœur et qui, souvent, me fait pleurer mais que je trouve tellement magnifique. Je suis assise à table, devant un beau plat végétal, décoré de fleurs. Entourée de ma famille et de mes amis, on discute, on rigole. Pas de téléphone, on ne fait rien d'autre que profiter de la beauté du moment présent. Il n’y a pas d’image plus parfaite et plus belle pour moi.

Je ne rêve plus de faire, je rêve d'être tout simplement,

Ce que j’appelle "féminin sacré" c’est une éthique du vivant. Un rapport au monde plus doux, plus enraciné, plus lent, plus vrai.

Et aujourd’hui, je sais que les plantes ont été pour moi des messagères. Elles m’ont rappelé que je pouvais pousser autrement. Sans me forcer. Sans me tordre. Juste en respectant mon propre rythme.

Comme mon cactus qui ne me donne qu’une seule fleur par an : il ne se force pas à produire plus pour retenir mon attention. Je connais son rythme, je le respecte, et d’ailleurs, la rareté de sa fleur fait de ce rendez-vous annuel un véritable événement.

Fleur rose pâle d’un cactus Echinopsis en pot, épanouie sur une table en bois clair avec un fond beige doux.
Image générée par IA du Echinopsis oxygona en fleur

Et en parlant de cactus…
Vous avez déjà remarqué comme, malgré leur apparence austère, ils produisent des fleurs magnifiques ?
Encore une autre leçon offerte par les plantes :
Certains cactus ne fleurissent que dans des conditions de stress extrêmes.
Quand ils sont en manque d’eau, de lumière ou bousculés par le climat, ils produisent une fleur immense, fragile, et souvent éphémère.
Comme si la vie, dans un dernier sursaut, leur soufflait de tout donner.

Et nous, humains, c’est parfois pareil.
Ce sont nos douleurs, nos périodes de vide ou de tension qui, un jour, nous poussent à éclore, à créer, à aimer autrement, à nous ouvrir là où on croyait ne plus rien pouvoir donner.

La souffrance n’est pas belle.
Mais ce qu’elle peut révéler, si on l’accueille… peut l’être profondément.

Image générée par IA du Mandacarú (Cereus jamacaru) en fleur
Image générée par IA du Mandacarú (Cereus jamacaru) en fleur
Image générée par IA du Astrofito (Astrophytum asterias) en fleur
Image générée par IA du Mamilaria (Mammillaria spp.) en fleur