Quand la colère parle de nos blessures : comprendre et apaiser nos réactions impulsives

"Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace réside notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse se trouve notre croissance et notre liberté." – Viktor Frankl.

Mon histoire avec la colère et les réactions impulsives

Je suis, en général, une personne agréable, aimable, polie. J’adore rire et je suis plutôt du genre à créer une bonne ambiance autour de moi.

Mais il y a une chose que je ne supporte pas : le manque de respect.

Quand je ressens une injustice, qu’on me parle mal ou qu’on essaie d’exercer une autorité sur moi, je peux exploser instantanément. Que la personne soit mon supérieur ou non, peu importe : je réagis au quart de tour.

Et ce n’est pas juste dans le milieu du travail. Dans ma vie personnelle aussi, j’avais cette tendance impulsive à prendre des décisions radicales sous le coup de l’émotion ( moins depuis que je suis maman quand-même ):
➡️ Quitter une relation brutalement
➡️ Démissionner sur un coup de tête
➡️ Partir d’un endroit sans réfléchir

Le problème, c’est que souvent, après coup, je regrette. Parfois, je m’excuse, quand la personne en vaut la peine. Mais je me suis rendu compte que ces réactions excessives ne venaient pas seulement de la situation présente. Elles venaient de moi.

Je réagissais à une interprétation personnelle, dictée par mes propres blessures et traumatismes passés, bien plus qu’à la réalité de ce qui venait de se passer.

Aujourd’hui, je suis en train d’apprendre à gérer ça. J’essaie de prendre du recul, d’identifier ce qui me trigger, surtout avec mon ex. J’ai encore tendance à exploser quand il fait ou dit quelque chose qui ne me plaît pas, mais maintenant, je cherche à comprendre pourquoi ça me met dans cet état au lieu de juste réagir au quart de tour.

Pourquoi nos émotions fortes sont des messages

Nos émotions, surtout les plus intenses comme la colère, ne surgissent pas par hasard. Elles sont des messagers.

Quand une réaction émotionnelle semble disproportionnée par rapport à l’événement, c’est souvent parce qu’elle réveille une blessure plus ancienne.

Exemples de blessures qui déclenchent une forte réaction émotionnelle :

• Le manque de respect → Blessure d’injustice ou d’humiliation
• Le rejet → Blessure d’abandon
• Le sentiment de ne pas être écouté → Blessure de trahison
• L’indifférence de quelqu’un → Blessure de rejet

En gros, on ne réagit pas seulement à ce qui est en train de se passer, mais à tout ce que ça représente pour nous inconsciemment.

Comment gérer ses déclencheurs émotionnels (triggers) ?

La clé, ce n’est pas d’essayer de ne plus ressentir ces émotions, mais d’apprendre à les comprendre et à les réguler.

Reconnaître la montée de l’émotion

• Au lieu de foncer tête baissée dans la réaction impulsive, prendre une pause.
• "Ok, là, je sens la colère monter. Respire."

Identifier ce qui nous a déclenché

• Se demander : "Pourquoi ça m’a mis dans cet état ?"
• "Est-ce que ça me rappelle une situation passée ?"

Différencier l’événement de l’émotion

• Se poser la question : "Est-ce que je réagis à la situation présente ou à une ancienne blessure ?"

Exprimer l’émotion de façon plus consciente

• Au lieu d’exploser, dire à l’autre :
  "Quand tu dis/fais ça, je ressens…"
  "Ça me touche parce que…"
• Prendre du recul avant d’agir permet d’éviter les regrets.

Accepter que l’autre n’est pas responsable de notre passé

• Parfois, on attend inconsciemment que l’autre "répare" nos blessures, mais en réalité, ce travail nous appartient.
• L’autre nous montre nos blessures, mais ce n’est pas forcément lui qui en est à l’origine.

Apprendre à réagir autrement

Comprendre que nos réactions sont des reflets de notre passé ne veut pas dire qu’on ne doit plus rien ressentir. Mais cela permet d’agir avec plus de conscience et de ne pas laisser des émotions passagères prendre des décisions irréversibles à notre place.

Moi aussi, j’apprends encore. J’essaie de mettre de la distance entre ce que je ressens et ce que je décide de faire. Ce n’est pas toujours évident, mais petit à petit, je me donne la liberté de choisir comment je réponds aux situations.

Et toi, as-tu déjà eu l’impression de réagir de manière excessive à quelque chose, puis de réaliser plus tard que cela venait de toi ? Comment fais-tu pour gérer tes déclencheurs émotionnels ?

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