Pourquoi l’amour de soi est la fondation de toutes les relations

Pourquoi l’amour de soi est la fondation de toutes les relations
Contemplation
“Tu ne peux pas verser d’eau d’un verre vide. Remplis-toi d’abord.”
— Rumi

Pendant longtemps, j’ai cru que pour vivre une belle relation, il suffisait de trouver la bonne personne.
Spoiler : même la "bonne personne" ne peut pas remplir un vide intérieur.

J’ai compris, parfois dans la douleur, que l’amour que je me porte conditionne tout :

  • La manière dont je laisse les autres me traiter.
  • Ce que je tolère, ce que je fuis, ce que j’attire.
  • Et surtout… ce que je crois mériter.

Parce que si tu ne t’aimes pas vraiment, tu te contentes. Tu crois que c’est déjà bien qu’on te choisisse.
Tu donnes beaucoup, trop, pour garder ce qu’on t’a donné.
Et tu paniques à l’idée que ça parte, parce que tu as oublié que tu es déjà complète.

L’amour de soi, ce n’est pas de l’égoïsme.

C’est de la clarté.
C’est savoir reconnaître ce qui te fait du bien… et ce qui t’épuise.
C’est oser poser des limites sans culpabiliser.
C’est apprendre à se traiter comme on traiterait la personne qu’on aime le plus au monde.

L’amour de soi, c’est la fondation.

Et ce n’est pas nouveau.
Les Grecs de l’Antiquité avaient déjà mis des mots sur les différentes formes d’amour — comme si leur langue savait ce que notre cœur cherchait encore à formuler :

  • Eros : l’amour passionnel, celui qui brûle.
  • Philia : l’amitié profonde, celle qui dure.
  • Ludus : le jeu amoureux, léger et joyeux.
  • Agape : l’amour universel, inconditionnel, spirituel.
  • Pragma : l’amour stable, construit, mature.
  • Philautia : l’amour de soi. La base. Le socle.

Parce que sans Philautia, tout vacille.

Eros devient dépendance.
Philia devient sacrifice.
Agape devient oubli de soi.
Pragma devient prison et Ludus sans profondeur ne tient pas.

Sans Philautia, tout s’effondre. Car on projette sur l’autre ce qu’on n’a pas guéri en soi :

On va croire qu’aimer, c’est souffrir.
On va courir après des preuves.
On va se perdre dans des relations qui ne nourrissent rien.
On va confondre intensité avec justesse, attachement avec amour.

Alors j’ai décidé de recommencer par moi.

D’apprendre à m’aimer dans mes silences, dans mes doutes, dans mes jours sans.
D’apprendre à me parler comme je parlerais à l’amour de ma vie.
Parce que c’est ce que je suis, au fond : l’amour de ma vie.

Et c’est à partir de là que je veux aimer les autres.
Non plus avec peur.
Mais avec ancrage.
Avec vérité.
Avec présence.

Et surtout… je m’offre du temps.
Oui, je parle bien d’offrir, parce que le temps est devenu un produit de luxe de nos jours.
On court toujours après.
On pense toujours en manquer.
On n’a jamais assez de temps pour tout faire.

Mais peut-être que le problème, c’est justement ça : vouloir tout faire.
Faire quoi, au juste ? Et pour qui ?

J’ai lu un livre qui a profondément changé ma perspective sur la vie :
"L'essentialisme" de Greg McKeown.
C’est en le lisant que j’ai compris que je remplissais ma vie de choses qui n’avaient, au fond, qu’un seul but :
combler un vide intérieur.
Mais sans direction, sans sens, sans vraie boussole.
Ça partait dans tous les sens…
Et forcément, je n’avais jamais le temps. Et forcément, je stressais.

Alors j’ai réappris.
À définir ce qui était vraiment important pour moi.
À organiser ma vie en fonction de mes vrais objectifs.
Et tout ce qui ne contribuait pas à les nourrir : out.

Et là, comme par magie, mon agenda s’est vidé.
J’ai commencé à avoir du vrai temps.
Du temps pour vivre, pour respirer, pour contempler,
pour laisser partir tout ce qui ne me servait plus.

Et il y a un rendez-vous, maintenant, que je ne manquerais pour rien au monde.
Le plus important.
Celui qui me permet de nourrir mon objectif n°1 : me guérir. Me choisir.

Mon rendez-vous avec moi-même, les week-ends où ma fille est chez son père.
Des moments doux pour me soigner, me réparer, et me donner l’amour que j’ai toujours rêvé de recevoir.

J’ai mes petits rituels self-care, mes routines de contemplation sur la plage.
Parce que la contemplation, ce n’est pas “ne rien faire”.
C’est une activité à part entière.
Un besoin vital pour moi.
Surtout quand je suis face à la mer.

J’écris aussi.
C’est souvent pendant ces week-ends que mes mots prennent vie.
Des week-ends de reconnexion totale…
Parfois même de silence total,
car je ne parle à personne : je vis intensément dans mon monde intérieur.

C’est là que je me reconnecte à moi.
C’est là que je me choisis.
Et chaque fois que je le fais,
je répare un bout de mon cœur… et un bout de mon âme.

Et toi, c’est quand ton prochain rendez-vous avec toi-même ?

L’amour de soi n’a rien d’égoïste.
C’est le seul amour qui ne dépend de personne d’autre.
Et c’est lui qui rend tous les autres amours possibles.