Pourquoi ça m’arrive toujours à moi ?

Pourquoi ça m’arrive toujours à moi ?
Le pouvoir subtil et transformateur des mots.
"Surveille tes pensées, elles deviennent des mots. Surveille tes mots, ils deviennent des actes."
Lao Tseu

...Ben parce que tu dis toujours ça...

Oui, tu ne rêves pas.

Je dis bien que c’est ta faute.
Pas dans le sens culpabilisant qu’on nous balance à la figure quand on va mal. Non.
Mais dans le sens : tu as un rôle là-dedans, un pouvoir que tu ne t’accordes même pas.

Parce que les mots que tu utilises créent ta réalité.
Et tant que tu répètes : "Pourquoi ça m’arrive toujours à moi ?", tu restes prisonnière de cette réalité-là. Celle de l’impuissance. Celle de la fatalité. Celle où tu n’as aucun contrôle.

Mais tu sais quoi ?
Tu as le pouvoir de choisir autre chose. Et ça commence avec ce que tu dis.

Les mots ne sont pas anodins : ils façonnent ta réalité

On a tendance à croire que les mots sont des outils qu’on utilise pour décrire ce qu’on vit.
Mais en réalité, les mots sont des semences.
Chaque mot que tu prononces est une graine que tu plantes dans ton esprit. Et selon les mots que tu choisis, tu cultives soit un jardin de conscience, soit un marécage de souffrance.

➡ Ce que tu dis → influence ce que tu penses.
➡ Ce que tu penses → façonne ce que tu crois.
➡ Ce que tu crois → conditionne ce que tu vis.

C’est pour ça que dire "Pourquoi ça m’arrive toujours à moi ?", même en rigolant, ancre en toi une posture de victime.

Derrière cette phrase, une croyance invisible

Quand tu dis ça, ce que tu es en train de dire (sans t’en rendre compte), c’est :

Je ne contrôle pas ce qui m’arrive. Le monde est injuste. Je suis impuissante face à ma vie.

Et cette croyance-là est ultra toxique, parce qu’elle te coupe de toute action possible.
Tu baisses les bras. Tu attends. Tu subis. Tu t’épuises.
Et surtout… tu t’enfermes dans un cercle vicieux, où tu ne comprends pas pourquoi les mêmes choses reviennent encore et encore.

Mais si elles reviennent, c’est justement pour que tu les voies, pour que tu les comprennes, pour que tu choisisses une autre façon de les vivre.

Ce qui t’arrive est neutre. C’est ta lecture qui lui donne un sens.

Ce qui t’arrive, l’événement en soi, est neutre.
Oui, tu as bien lu. Neutre. C’est notre filtre personnel qui vient lui coller une étiquette : “bon”, “mauvais”, “horrible”, “injuste”.

Et ce filtre est façonné par tes blessures, tes peurs, tes croyances, ton passé.
C’est pour ça qu’un même événement peut être vécu de deux manières radicalement opposées par deux personnes différentes.

Toi, tu vas t’effondrer. Une autre va rebondir. Pourquoi ? Parce qu’elle a interprété l’événement autrement. Elle a choisi un autre angle. Et ça, c’est à ta portée.

Tu es libre de reprogrammer ton langage intérieur

Changer ses mots, ce n’est pas faire semblant que tout va bien.
C’est refuser de continuer à alimenter le discours qui te tire vers le bas.

Alors la prochaine fois que tu sens cette phrase monter, stoppe-toi.
Et demande-toi :
🔹 Qu’est-ce que cette situation est en train de m’apprendre ?
🔹 Quelle part de moi a besoin d’être écoutée ici ?
🔹 Qu’est-ce que je peux faire maintenant pour ne plus subir ?

Chaque mot peut devenir une clé.
Une clé pour t’élever, pour sortir du brouillard, pour reprendre les commandes.

Tu as le droit de craquer. Mais pas de t’abandonner.

Je ne dis pas que c’est facile. Loin de là.
Oui, tu vas craquer. Oui, tu vas en avoir marre. Oui, tu vas vouloir tout envoyer balader.

Alors fais-le. Enferme-toi dans les toilettes s’il le faut. Pleure toutes les larmes de ton corps.
Mais ensuite, ressors. La tête haute.

Ne t’abandonne plus. Ne laisse plus tes mots te faire croire que tu es faible.
Tu peux être fatiguée et puissante.
Tu peux tomber et te relever.
Tu peux avoir peur et avancer quand même.

3 étapes pour sortir de la spirale des mots qui détruisent

Voici un petit guide simple pour t’aider à transformer ton langage intérieur :

1️⃣ Prends conscience.
Pendant une journée, note les phrases que tu te répètes quand ça ne va pas.
Tu vas être surprise de leur violence…

2️⃣ Identifie la croyance derrière.
Chaque phrase cache une croyance.
“Je suis nulle” → “Je ne suis pas à la hauteur”
“Ça marche pour les autres, pas pour moi” → “Je ne mérite pas d’avoir une belle vie”

3️⃣ Reformule avec intention.
Remplace tes phrases par des questions puissantes :
👉 Qu’est-ce que je peux apprendre ici ?
👉 Comment puis-je faire autrement cette fois ?
👉 Et si c’était une opportunité déguisée ?

Tu es la protagoniste, pas la victime

Quand tu choisis de te demander ce que cette situation t’enseigne, tu ne subis plus.
Tu deviens la protagoniste de ta propre histoire.
Tu réfléchis. Tu comprends. Tu ajustes. Tu agis.

Et c’est ça, reprendre le pouvoir.
Pas en contrôlant tout. Mais en choisissant ta posture. Ton regard. Tes mots.

Change tes mots, change ta vie

Les mots sont comme des baguettes magiques.
Utilisés sans conscience, ils te condamnent.
Mais utilisés avec intention, ils te libèrent.

Alors ne dis plus jamais :

  • Pourquoi ça m’arrive toujours à moi ?
  • J’ai pas de chance.
  • C’est toujours moi qui me fais avoir.
  • Je suis trop comme ci, pas assez comme ça.
  • Je suis nulle.
  • J’y arriverai jamais.
  • Les autres, eux, ils ont de la chance.
  • Je ne mérite pas mieux.
  • Je suis trop vieille pour changer.
  • Ce n’est pas pour moi, ce genre de vie.
  • C'est comme ça la vie

Ces phrases ont l’air banales. Mais elles sont comme du poison en gouttes. Elles ne te tuent pas tout de suite, mais elles affaiblissent ton estime, ton énergie, ton feu intérieur… jusqu’à ce que tu n’oses même plus rêver.

Alors remplace-les par des formulations qui te recentrent sur ton pouvoir :

  • Qu’est-ce que je peux faire de différent cette fois ?
  • Qu’est-ce que j’ai besoin d’apprendre ici ?
  • Comment je peux m’offrir mieux ?
  • Je suis en chemin. Je progresse, un pas à la fois.
  • Je mérite de vivre une vie qui me ressemble.
  • Je choisis de croire que c’est possible pour moi.
  • Je suis capable, même si j’ai encore des doutes.

Parce qu’à partir du moment où tu changes ton langage, tu changes ton identité.
Et une fois que tu changes ton identité, plus rien n’est comme avant.

Et souviens-toi aussi de ça :
Les mots que tu choisis ne façonnent pas seulement ta propre réalité… ils façonnent aussi celle des autres.
Chaque phrase que tu prononces laisse une empreinte, surtout quand elle est répétée, surtout quand elle vient d’une figure importante.

Alors si tu es parent, n’oublie jamais le poids que tes mots peuvent avoir.

Nos enfants, eux, sont en train de se construire.
Ils n’ont pas encore les filtres, ni les boucliers.
Ils prennent tout au pied de l’âme.
Et parfois, une phrase dite sans y penser peut devenir une croyance qui les suivra toute leur vie.

Alors faisons mieux. Choisissons nos mots.
Pas pour être parfaits. Mais pour être conscients.
Parce que les mots blessent. Mais les mots guérissent aussi.