Poids et identité : ce que ton corps dit de toi (même quand tu crois avoir tout guéri)

Poids et identité : ce que ton corps dit de toi (même quand tu crois avoir tout guéri)
Et si ton corps racontait ton histoire mieux que toi ? Découvrez le lien entre poids, identité, nourriture émotionnelle et guérison profonde.
« Le corps n’oublie rien. Il garde la trace de ce que l’esprit ne veut plus voir. »
Bessel van der Kolk

Ces deux dernières années, j’ai plongé.
J’ai confronté mes ombres, déconstruit mes croyances, déterré des racines familiales bien enfouies. J’ai libéré. J’ai pleuré. J’ai pardonné.
Et pourtant…

Je me surprends encore à procrastiner.
À manger alors que je n’ai pas faim.
À me jeter sur des choses qui me font du bien sur le moment, mais du mal à long terme.

Et je ne comprends pas.
Parce que je sais quoi faire.
Mais je ne le fais pas.

Nourriture émotionnelle : quand manger devient un refuge

Ce que j’ai compris récemment, c’est que ces comportements ne sont pas des caprices ni des manques de volonté.
Ils sont des stratégies de protection inconscientes.

Manger mes émotions, c’est une manière de les anesthésier.
Un geste doux, presque maternel, que mon inconscient pose pour m’apaiser.
Il ne s’agit pas de faim physique.
Il s’agit d’un besoin plus subtil : sécurité, tendresse, réconfort, calme.

Et plus je culpabilise, plus je m’enfonce.
Comme si chaque écart était une trahison envers la version "idéale" de moi-même.
Mais la vérité, c’est que ces écarts sont des appels, pas des fautes.

L’autre face du miroir : quand l’appétit disparaît

Et puis, il y a l’autre extrême :
Ces jours où je n’ai aucune envie de manger.
Où le simple fait de préparer à manger me pèse.
Où je pourrais passer des heures sans rien avaler, sans m’en rendre compte.

Ce n’est pas du contrôle.
C’est une forme de déconnexion.

Quand je ne mange plus, c’est souvent que je me suis éloignée de moi-même.
Que mon mental a pris toute la place. Que mon corps est devenu flou, presque invisible.
Et dans cette invisibilité, il y a parfois le besoin de ne pas exister, ou de ne pas déranger.

Le corps comme mémoire vivante

Ce que j’ai mis du temps à comprendre, c’est que mon corps a une mémoire propre.
Il garde la trace de ce que mon mental a essayé de ranger dans des dossiers fermés.
Et parfois, cette mémoire remonte non pas sous forme de pensée, mais sous forme de comportement.

Un comportement irrationnel.
Une fatigue soudaine.
Une faim incontrôlable.
Ou l’envie de tout arrêter, de ne plus avancer.

Et ces 7 kilos que je n’arrive pas à perdre ?
Peut-être ne sont-ils pas le problème.
Peut-être sont-ils le symptôme d’un message encore non entendu.

La limite du body positive : entre bienveillance et aveuglement

Je vais dire quelque chose qui peut déranger. Mais je le dis avec beaucoup d’amour.

Je crois que le mouvement body positive, s’il part d’une intention juste, a parfois créé une autre forme de déconnexion.

À force de dire à chacun·e d’accepter son corps tel qu’il est,
on a parfois oublié de se demander pourquoi le corps est devenu comme ça.
On ne regarde plus les signaux de détresse.
On évite de poser les vraies questions.

Le respect, la bienveillance, l’amour de soi — oui, 1000 fois oui.
Mais aimer son corps, ce n’est pas juste le tolérer.
C’est l’écouter.
C’est comprendre l’histoire qu’il raconte à travers ses formes, ses absences, ses douleurs ou ses protections.

Le poids comme symbole d’identité

Ton corps est un langage.
Il raconte ta vérité non dite.
Il manifeste ce que tu n’oses pas encore incarner.

Parfois, ce poids en trop est une armure.
Une manière de rester dans l’ombre, de ne pas attirer l’attention, de ne pas être vulnérable.

Parfois, un corps amaigri est un cri silencieux.
Un besoin de se rendre invisible. D’être aimé sans déranger.
Ou même de reprendre le contrôle dans un monde où tout t’a échappé.

Dans tous les cas, ton poids est un reflet. Pas une erreur.
Et vouloir le modifier sans écouter ce qu’il dit, c’est comme repeindre un mur fissuré sans réparer ce qui se passe derrière.

Se réconcilier avec son corps : 5 pistes douces et profondes

1. Observer sans juger

Avant d’agir, je m’observe.
Quand une compulsion arrive, je me pose cette question simple :
Qu’est-ce que je ressens VRAIMENT là maintenant ?

Est-ce que j’ai faim ? Ou est-ce que je suis triste, seule, en manque de douceur ?

2. Revenir au corps autrement

Je bouge, je marche, je respire.
Je ne fais pas de sport pour maigrir, mais pour ressentir que mon corps est vivant.
Pour recréer du lien, sans pression.

3. Écrire ce que mon corps me dit

Je prends un carnet, je ferme les yeux, et je demande à mon corps :
"De quoi veux-tu me parler aujourd’hui ?"
Et j’écris. Sans réfléchir. Souvent, je découvre des choses inattendues.

4. Remettre de la conscience dans l’alimentation

Pas de régime. Pas de contrôle strict.
Mais un retour au plaisir de manger avec présence.
Je me demande : Est-ce que j’ai faim ? Est-ce que j’ai assez mangé ? Est-ce que je mange par automatisme ?

5. Travailler sur l’identité, pas juste sur le poids

Qui suis-je quand je m’autorise à rayonner ?
Qu’est-ce que je crains de perdre en changeant ?
Souvent, ce ne sont pas les kilos qu’il faut lâcher, mais les peurs, les masques et les filtres.

Et si ton corps avait raison depuis le début ?

Peut-être que ton corps ne t’a jamais trahi.
Peut-être qu’il te protège, comme il peut.
Et peut-être que maintenant, tu es prête à lui dire :
"Tu n’as plus besoin de me défendre. Je suis prête à vivre. À être moi. En entier."

Ton poids ne te définit pas.
Mais il te raconte.
Et à force de l’écouter, tu verras : la transformation ne vient plus d’un combat…
Mais d’une réconciliation.


💬 Et toi, ton corps te parle-t-il en ce moment ? As-tu envie de lui répondre différemment ?
Je serais heureuse de lire ton expérience 💛