Notre cerveau, cette montre suisse de précision.
Mais encore faut-il penser à le remettre à l’heure.
“Tu es née avec des ailes, pourquoi préférer ramper ?” Rumi
Il y a quelque chose que je trouve fascinant dans le cerveau humain.
On peut le comparer à une montre suisse de luxe :
une mécanique de précision, complexe, raffinée, presque divine.
Mais ce que beaucoup oublient, c’est que même les plus belles montres ne se règlent pas toutes seules.
Et c’est peut-être ça, le piège :
Croire que parce que notre cerveau est brillant,
il va forcément nous guider dans la bonne direction.
Alors qu’en réalité…
Notre cerveau est souvent réglé sur une heure qui ne correspond plus à notre vie.
Ton cerveau fonctionne à la perfection… mais sur de vieux réglages.
Il enregistre tout : les mots qu’on t’a dits enfant, les gestes qu’on n’a pas eus, les silences, les absences, les peurs, les dangers.
Il te construit des scénarios basés sur le passé,
et te pousse à anticiper, analyser, prévoir, éviter.
Pas pour te faire souffrir — pour te protéger.
Mais ce que ton cerveau ne comprend pas,
c’est que les menaces d’hier ne sont peut-être plus là aujourd’hui.
Et pourtant, il continue à te faire agir comme si elles l’étaient.
Petit détour : comment fonctionne notre cerveau ?
Le cerveau est une structure à trois couches :
- Le cerveau reptilien :
C’est la couche la plus ancienne. Il gère la survie, les réflexes, le besoin de contrôle.
Il te fait fuir, attaquer, geler dès qu’il perçoit une menace. - Le cerveau limbique :
C’est le siège des émotions. Il filtre les expériences en plaisir ou douleur.
Et il déteste l’inconnu. Même si l’ancien est douloureux, il peut lui sembler plus “sécurisant”. - Le cortex préfrontal :
C’est là que naît la conscience, la prise de recul, la logique supérieure.
Mais ce cortex ne prend vraiment les commandes que si les deux autres sont apaisés.
Donc si tu as grandi dans un climat d’alerte, d’instabilité ou de manque,
ton système nerveux reste branché en mode survie,
et ton cerveau reptilien continue de diriger ta vie… même quand tu veux évoluer.
Résultat : tu revis les mêmes schémas.
Tu retombes dans les mêmes types de relations.
Tu autosabotes ce que tu désires.
Tu t’épuises à trop réfléchir, à tout contrôler.
Tu vis en tension, avec cette impression de toujours marcher sur un fil.
Et parfois, tu t’en veux.
Tu te dis : “Je suis intelligente. Pourquoi je me sens aussi bloquée ?”
Mais ce n’est pas toi qui es défaillante.
C’est juste que personne ne t’a appris à remettre ton système à l’heure.
Comment remettre son cerveau à l’heure ?
Voici quelques rituels simples pour reprogrammer ton horloge interne :
- Observer ses pensées automatiques
- Note chaque jour une pensée récurrente limitante.
- Puis écris : Est-ce que cette pensée vient du passé ? Est-elle encore vraie aujourd’hui ?
- Et reformule-la avec une voix plus douce et actuelle.
- Apaiser le système nerveux
- Respiration consciente (4 secondes inspiration / 6 secondes expiration)
- Balade lente, bain chaud, toucher doux…
- Tout ce qui dit à ton corps : “Je suis en sécurité maintenant.”
- Visualiser une version plus apaisée de toi
- Ferme les yeux. Imagine-toi marchant dans une version de ta vie où tu te sens libre.
- Observe ton visage, ta posture, ton énergie.
- Demande-lui : “Qu’est-ce que tu sais que j’ai oublié ?”
- Affirmer ta nouvelle heure intérieure
- Répète-la chaque matin, même si ton cerveau n’y croit pas encore.
Choisis une phrase ancrante. Ex :
Je ne suis plus en danger. Je vis une vie nouvelle, avec des clés nouvelles.
Aujourd’hui je choisis d’être l’horlogère de mon esprit.
Je ne veux plus vivre une vie en décalage,
dirigée par des peurs obsolètes,
réglée sur l’heure d’un passé qui ne me définit plus.
Je veux apprendre à vivre ici. Maintenant.
Avec un cerveau à jour.
Un cœur ouvert.
Et une âme pleinement aux commandes.
Et je sais que ce réglage est un entretien régulier.
Comme une montre de luxe, mon esprit a besoin d’attention douce et consciente.
De présence, de silence, de réajustements.
Parce que rien n’est figé. Et que chaque jour est une occasion de remettre mes pensées à l’heure de mon évolution.