Le pouvoir du ET

Le pouvoir du ET
L'équilibre retrouvé

Sortir de la dualité et retrouver l’équilibre intérieur.

"Est-ce que je me contredis ? Très bien, alors je me contredis. Je suis vaste, je contiens des multitudes". — Walt Whitman

Pendant longtemps, j’ai cru qu’il fallait choisir. Être douce ou forte. Discrète ou brillante. Ancrée ou spirituelle. Modeste ou ambitieuse.

Et cette idée qu’on ne pouvait pas être plusieurs choses à la fois m’a fait beaucoup de mal. Elle m’a donné l’impression d’être instable, illogique, illégitime. Comme si je devais toujours choisir un camp, un masque, une facette.

Et cette dualité, je l’ai ressentie dès mon plus jeune âge.

Une société qui nous pousse au "OU"

Le "OU" ne vient pas de nous. Il vient d’une société qui a besoin de nous ranger dans des cases bien nettes, bien pratiques. Une société qui a peur de ce qui déborde, de ce qui ne rentre pas dans les lignes. Alors on nous apprend très tôt à nous définir de façon étroite, à cocher une seule case, à choisir un rôle.

Tu es comme ci ou comme ça. Faut que tu te décides. Faut que tu sois claire.

Mais cette clarté imposée, elle est souvent une mutilation. On te coupe l’imagination, on te prive de ton droit à être changeante, fluide, nuancée. On t’empêche d’être cette licorne magique, multiforme, qui peut traverser le monde avec mille visages, mille couleurs, mille danses.

Et moi, j’ai grandi avec ça. Avec ce poids-là. Ce besoin de me positionner dans un moule prédéfini. Ce besoin de coller à une étiquette. Et cette peur constante d’en sortir.

Une dualité qui remonte loin

Je suis arrivée en France à 2 ans, à l’âge où l’on commence à développer le langage. Il a fallu apprendre le français pour m’intégrer, pour survivre dans cette nouvelle société. Mais aussi apprendre à parler vietnamien à la maison, parce que mes parents ne parlaient pas français. Alors très tôt, j’ai appris à jongler. Pas par choix. Par nécessité.

Plus tard, cette tension a pris d’autres formes.

J’ai grandi dans un environnement très masculin. Le Kung fu a fait partie de ma vie dès mes 5 ans. Avec ma sœur on était les seules filles dans un monde de garçons. On me voyait comme "le bon pote". Mon ex me disait parfois en riant : « C’est quoi cette pose de John Wayne ? » Et en même temps, j’étais une fille. Avec mes fragilités, mes désirs, ma douceur.

Je pouvais être hyper extravertie, expressive, solaire avec mes amies. Et complètement fermée, presque froide, avec ceux qui ne me connaissaient pas. Ce n’était pas de l’arrogance. C’était de la timidité. Mais encore une fois, on me demandait d’être une chose à la fois. Pas les deux.

J’oscillais sans cesse. Entre mes rêves d’une vie luxueuse faite de voyages en business, de vêtements haute couture, d’hôtels 5 étoiles... Et ma culpabilité de vouloir tout ça quand je voyais une personne vivre dans la rue. Je me détestais parfois pour mes propres désirs.

J’oscillais entre le sacré et le trivial. Entre spiritualité profonde et blagues pipi-caca. Un prout me fait rire, et je peux pleurer en lisant un mantra.

Entre l’ultra classe et le vêtement XXL cozy. Entre l’empathie infinie et une rigueur impitoyable au travail. Entre une patience douce avec ceux que j’aime, et une intolérance zéro pour les excuses bidon.

Et aujourd’hui encore, je ressens cette tension entre être complète et en paix toute seule... ...et désirer plus que tout partager mon quotidien avec quelqu’un, évoluer à deux, vibrer en miroir.

Une lecture qui a changé ma façon de voir

C’est un ami qui m’a offert ce livre : "Les déesses en chaque femme" de Jean Shinoda Bolen, ça a été une révélation.

Dans ce livre, elle parle des archétypes de déesses grecques, et explique que chaque femme peut porter en elle plusieurs déesses à la fois : Artemis, Aphrodite, Héra, Déméter, Athéna...

Elle dit que ces visages de la féminité peuvent cohabiter, se renforcer ou se relayer selon les périodes de notre vie. Qu’on n’a pas besoin de se réduire à un seul modèle. Qu’on peut être Artemis et Aphrodite. Séduisante et farouchement libre. Mère nourricière et stratège implacable.

Lire cela, c’était comme recevoir la permission d’être entière. D’arrêter de me forcer à choisir. Ce livre a été pour moi un déclencheur du "ET". Une clé symbolique qui a tout déverrouillé.

Le ET, mon point d’équilibre

Pendant longtemps, j’ai cru que j’étais instable et perdue parce que je n'arrivais pas à me définir selon les critères de la société. Parce que je n'arrivais pas à cocher une case. Que ce soit au niveau des études, du parcours professionnel ou même dans la manière de vivre mon quotidien. J'avais l'impression d'être à côté de la norme. Hors-cadre. Illisible. Mais j’étais juste multiple. Et le mot qui a changé ma vie, c’est : ET.

Je peux être ça ET ça. En même temps. Sans m’excuser. Sans m’expliquer. Ce mot m’a offert une paix intérieure que je n’avais jamais connue. Car je ne me force plus à choisir.

Je ne me tiens plus sur une seule jambe. J’ai deux appuis solides. Je ne suis plus dans le mouvement perpétuel et déstabilisant du OU. Je me suis enracinée dans le ET.

Je suis spirituelle ET matérialiste. Mystique ET stratégique. Affectueuse ET ferme. Drôle ET profonde. Seule ET ouverte au lien.

Et je suis bien plus entière depuis que je ne me coupe plus en deux.

Et toi, c’est quoi ton "ET" ?

Peut-être que toi aussi tu ressens cette dualité. Peut-être que tu crois que tu dois choisir entre deux versions de toi.

Mais si l’équilibre, ce n’était pas de réduire ? Et si c’était d’intégrer ?

Le ET, c’est la permission d’être tout ce que tu es. C’est le droit d’être nuancée, paradoxale, vibrante. Et ça, c’est la plus belle des libertés.

Alors ose. Sois tout.

Sois ta propre définition.


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