Énergie Féminine et Masculine : Apprendre à Lâcher Prise pour Retrouver l’Équilibre

"La force qui est en nous est notre véritable maître ; mais elle doit être équilibrée par la douceur pour ne pas nous consumer." – Rumi
Une force développée par nécessité
Depuis mon enfance, j’ai dû apprendre à me défendre seule.
Issue d’une famille vietnamienne immigrée, mes parents ne parlaient pas français et, de par leur culture, cherchaient toujours à être les plus discrets possible, à ne jamais faire de vagues. Du coup, j’ai vite compris que dans ce monde, je ne pouvais compter que sur moi-même.
Au collège, j’ai subi du harcèlement. Dans cet établissement privé où mes parents nous avaient inscrites, ma sœur et moi, j’étais "la pauvre", celle qu’on regardait de haut, parce que je ne portais que les habits usés de ma soeur. Un jour, on m’a faussement accusée d’avoir volé un stylo de marque. Quand l’histoire est arrivée aux oreilles de mes parents, mon père ne m’a même pas demandé ma version. Il m’a juste giflée en me disant combien je couvrais la famille de honte.
J’avais 10 ans.
Ce scénario s’est répété plusieurs fois. J’ai appris à me méfier de tout le monde, à ne compter que sur moi. Mais à 10 ans, comment peut-on réellement prendre soin de soi ? Je n’en avais ni les moyens, ni les outils.
Il m’est arrivé des choses que je ne suis pas encore prête à raconter, mais heureusement, à 19 ans, j’ai rencontré quelqu’un qui a su voir ma détresse. Avec lui, je me suis sentie protégée pour la première fois. Nous sommes restés ensemble 8 ans, jusqu’à ce que notre bulle éclate.
Et sans lui, j’étais perdue.
Je me suis alors raccrochée à une autre relation, celle qui allait durer 14 ans et me donner une fille. Mais ce que je n’avais pas réalisé, c’est que cette fois, la protection dont j’avais besoin n’était pas là.
Quand ma fille est née, toutes mes peurs profondes ont ressurgi. Je voulais être rassurée, sentir que nous étions en sécurité. Mais son père n’a pas su nous apporter cela. Pire encore, dans des situations où il devait choisir entre nous et les autres, il privilégiait les autres pour ne pas créer de conflits.
Chaque fois que je ne me sentais pas entendue ou soutenue, mes blessures d’injustice d’enfance se réveillaient, et avec elles, une colère disproportionnée.
Petit à petit, mon énergie masculine a pris le dessus. Je ne pouvais plus faire confiance à son énergie protectrice, alors j’ai endossé moi-même ce rôle. J’ai voulu tout gérer, tout contrôler, tout porter seule.
Mais à force de trop tirer sur cette corde, j’ai fini par m’épuiser. Parce que je m’étais trop éloignée de mon énergie féminine.
L’énergie masculine et féminine : un équilibre à préserver
En chacun de nous, peu importe notre genre, coexistent deux types d’énergies :
- L’énergie masculine (Yang) est celle de l’action, de la prise de décision, de la structure et du contrôle. C’est elle qui nous pousse à avancer, à prendre les choses en main, à vouloir résoudre les problèmes.
- L’énergie féminine (Yin) est celle de la réception, de l’intuition, du lâcher-prise, du soin et de la créativité. C’est elle qui nous permet de nous sentir en sécurité, d’accueillir la vie avec fluidité et confiance.
Dans un monde où l’action et la performance sont souvent valorisées, il est facile de basculer dans une surutilisation de l’énergie masculine, surtout lorsque l’on ne se sent pas soutenue ou protégée.
C’est exactement ce qui m’est arrivé.
Face à l’incapacité de mon partenaire à assurer ce rôle protecteur, j’ai activé mon énergie masculine à outrance :
✔️ Prendre toutes les décisions
✔️ Assumer toutes les responsabilités
✔️ Gérer les problèmes seule
✔️ Toujours avoir le contrôle pour ne plus me sentir vulnérable
Mais à force de fonctionner ainsi, j’ai étouffé mon énergie féminine, celle qui me permettait de ressentir, de me relâcher, d’être en confiance.
Le résultat ? Un épuisement profond, des épisodes de dépression, 20kg de surpoid et un burnout pendant le premier confinement du Covid.
Apprendre à lâcher prise pour restaurer l’équilibre
Quand on a passé des années à tout gérer seule, lâcher prise peut sembler effrayant. Mais ce n’est pas une faiblesse. C’est au contraire une force immense.
Si toi aussi, tu sens que ton énergie masculine a pris le dessus au point de te fatiguer, voici quelques pistes pour retrouver un équilibre :
- Prendre conscience de son mode de fonctionnement
- Demande-toi : est-ce que je prends tout en charge par choix ou par peur de ne pas être soutenue ?
- Reconnaître ses schémas, c’est déjà le premier pas vers le changement.
- Réapprendre à recevoir
- Accepter de l’aide, même si cela semble inconfortable.
- Se donner la permission d’être vulnérable sans se juger.
- Se reconnecter à son énergie féminine
- Prendre du temps pour soi, ralentir, s’écouter.
- Pratiquer des activités qui nourrissent la créativité et la douceur : danse, écriture, méditation, nature…
- S’entourer de personnes qui nous permettent de relâcher le contrôle
- Des personnes qui inspirent la confiance, qui permettent de déposer une partie du poids sans craindre d’être trahie.
- Travailler sur la confiance en la vie ✨
- Remplacer le "je dois tout gérer" par "je peux faire confiance à ce qui vient".
- Apprendre à observer les moments où tout se met en place sans effort, comme une preuve que tout ne repose pas toujours sur nos épaules.
Retrouver la liberté d’être soi
Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi j’ai basculé dans cette hyper-masculinité. C’était une réponse de survie, une armure forgée par mon histoire. Mais une armure, à force de la porter, finit par peser lourd.
Petit à petit, j’apprends à la poser. À m’autoriser à être à la fois forte et douce, dans l’action et dans l’accueil.
Et toi, as-tu déjà ressenti ce déséquilibre entre ton énergie masculine et féminine ? Comment fais-tu pour retrouver l’équilibre ?
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